Nous vivions une époque où le bonheur est devenu un devoir, une injonction. Il s’agit d’être heureux, à tout prix, et de préférence sans la moindre souffrance. Le bonheur est partout, brandi et vendu comme un objectif simple et universel : il s’atteindrait par des recettes toutes faites, des listes de gratitudes à cocher, des méditations express sur des applications mobiles, des conseils de bien-être « prêt-à-penser ». Des méthodes infaillibles nous promettent la plénitude, à condition d’en suivre chaque étape. Le message est clair : si tu n’es pas heureux, c’est que tu ne t’y prends pas bien, que tu n’es pas assez efficace ou assez motivé. Au fond, si tu n’es pas heureux, c’est de ta faute. T'es un looser !
Cette vision du bonheur mérite que l’on s’y arrête et que l’on en examine la portée. Qu’est-ce qui, dans cette injonction au bonheur, dans cette promesse d’une vie sans heurt, pose problème ?