La maxime du temple de Delphes, « Homme, connais-toi toi-même », n'a rien perdu de sa pertinence. La quête de soi ne se limite pas à un exercice intellectuel ; elle engage l’esprit, le cœur, et l’âme tout entière.
Blaise Pascal, dans le fragment 323 de ses Pensées, nous plonge au cœur d’une réflexion vertigineuse sur le "moi" et son caractère insaisissable.
« Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non, car il ne pense pas à moi en particulier. Mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non, car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’âme ? » Pensées, fragment 323.