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La Sagesse

Apprendre à vivre

On la croit lointaine, réservée aux érudits, aux reclus, à ceux qui, enfin, auraient tout compris. Mais non, la sagesse n’est pas un idéal lointain réservé à quelques initiés, barbus, assis en tailleur… La Sagesse est un mouvement, une manière d’être au monde, de le questionner et de s’y engager. Philosopher, dans ce sens, ce n’est pas fuir la réalité, mais s’y ancrer plus profondément, en cherchant à en saisir les nuances. La sagesse s’éprouve et se transforme dans l’action, dans chaque choix que nous faisons, dans chaque épreuve que nous traversons. Elle est la philosophie incarnée, non comme savoir à posséder, mais comme un art de vivre, pour et par l’expérience.

 

Tu ne meurs pas de ce que tu es malade, tu meurs de ce que tu es vivant.

Montaigne

 

Philosopher, disait Montaigne, c’est apprendre à vivre. Mais vivre, cela ne va pas sans apprendre à mourir, à aimer, à espérer. « Tu ne meurs pas de ce que tu es malade, lit-on ailleurs dans les Essais, tu meurs de ce que tu es vivant. » Il faut donc apprendre à mourir, ou plutôt apprendre à vivre, et c’est la philosophie même. Le temps d’apprendre à vivre… Il est déjà trop tard, soupire Aragon. Et pourtant, Montaigne, en écho, affirme qu’il n’est jamais trop tôt. Pourquoi attendre ? Pourquoi remettre la sagesse à plus tard, comme on repousse un rêve trop exigeant ? La vie n’attend pas ; elle est là, fragile, précieuse, emplie de dangers et de beautés. La sagesse, elle, nous appelle à avancer, dès l’enfance, dès aujourd’hui.


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