La tempérance n’est pas ce que l’on croit. Elle n’est ni tristesse ni renoncement, ni ascèse ni impuissance. Elle ne consiste pas à étouffer les désirs ou à réprimer les plaisirs. Au contraire, elle est cet art délicat de l’harmonisation intérieure, ce regard sage posé sur la vie qui nous invite à jouir sans excès, à savourer sans perdre la maîtrise de soi. La tempérance est une vertu douce, patiente, celle qui sait attendre et ressentir, qui tempère sans jamais éteindre. Elle n’est pas là pour appauvrir notre existence, mais pour la rendre plus pleine, plus libre et plus lucide.
La tempérance n’a ni la force héroïque du courage, ni la noblesse éclatante de la justice, ni la nécessité pressante de la prudence, mais elle est sans doute la plus ardue des quatre vertus cardinales.
La tempérance est l’une des quatre vertus cardinales, ces piliers de l’âme humaine qui, depuis l’Antiquité, orientent l’homme vers la sagesse. Vertu discrète, presque effacée, elle ne s’affiche pas, n’éblouit pas.